Les très gros lots de whisky écossais et japonais sont dans l’ensemble restés assez proches de leur estimation basse (Yamazaki 1993, Macallan), le début d’année étant traditionnellement une période un peu plus calme. Certains ont tout de même enregistré de très bonnes performances comme le Hanyu Jack of Hearts (14 396 €), le Macallan 52 ans 1946 Select Reserve (23 010 €), le Springbank 25 ans 1992 (1 121 €), le Laphroaig 31 ans 1974 (9 558€) ou plusieurs éditions spéciales d’Hibiki, le blend phare de Suntory. Miyagikyo s’est aussi distingué avec un 1990 rarement rencontré aux enchères qui a su mobiliser l’attention des collectionneurs (3 068 €).
En revanche, les rhums continuent leur envolée avec des estimations hautes souvent atteintes voire dépassées pour les bouteilles les plus recherchées comme les Demerara (Guyana) et les Caroni (Trinité-et-Tobago) embouteillés par le célèbre négociant italien Velier. On peut citer le UF30E 1985 (7 080 €), le Diamond 1981 (6 726 €) ou le Caroni 15 ans 2000 Single Cask #3767 pour La Maison du Whisky (4 602 €). Cette progression constante sur la durée ancre ces bouteilles comme les fers de lance de la catégorie, à l’image de certains whiskies écossais, japonais ou américains dont les prix ne semblent pas trouver de limite si on regarde le temps long.
Les whiskeys américains étaient peu nombreux et plutôt discrets sur cette vente avec des performances assez variables d’une bouteille à l'autre, certaines atteignant leur estimation haute, d’autres restant à l’estimation basse ou finissant entre les deux. Difficile d’en tirer des enseignements.
Du côté des Chartreuses, les résultats varient sensiblement selon les bouteilles. Les enchérisseurs ont privilégié les lots de meilleure qualité avec un bon niveau et un bon état général. Après une envolée assez spectaculaire l’année dernière, le marché semble marquer le pas et devenir plus exigeant avant, peut-être, une reprise progressive de la hausse. En revanche, les éditions plus récentes et accessibles (V.E.P., Tau, Liqueur du 9e Centenaire et autres éditions limitées) enregistrent d’excellents résultats, bien au-delà de leurs estimations hautes.
Enfin, les eaux-de-vie de Gianni Capovilla pour Velier ont rencontré un succès inattendu. Estimées de manière assez prudente, cette catégorie brillant rarement aux enchères, elles ont très largement dépassé leur estimation haute. Un succès que l’on retrouve aussi sur le Rhum Rhum Libération 2012 de Capovilla, une édition que beaucoup considèrent comme l’une des meilleures de la petite distillerie de Marie-Galante qu’il a fondée avec Luca Gargano. Les spiritueux français comme le cognac ou l’armagnac s’en sortent moins bien, plombés par un offre abondante qui ne pousse pas vraiment à la surenchère. Les grands noms comme Rémy Martin ou Hennessy tirent tout de même leur épingle du jeu avec des performances tout à fait satisfaisantes sans être spectaculaires.