Yamazaki 1993 The Cask Heavily Peated Malt
62%, 70cl, 2008, White Oak Puncheon #3Q70047, 52-W-18-5, Ohmi Aging Cellar
473 bouteilles
Ce whisky est une petite curiosité. Yamazaki n’est pas vraiment une distillerie connue pour sa tourbe, un élément qu’on associe plutôt à sa petite sœur : Hakushu, dont on connaît aussi quelques versions « Heavily Peated » très réussies. C’est pourtant une association gagnante que propose ce « The Cask ». Le caractère riche, onctueux et fruité de Yamazaki est ici rejoint par une tourbe affirmée et médicinale. L’ensemble a beaucoup de caractère et je regrette de ne pas avoir goûté d’autres Yamazaki comme celui-là.
63%, 70cl, 2008, Recharred Butt #80283, Warehouse No.23
302 bouteilles
Je confesse un attachement particulier à ce Miyagikyo qui m’apparaît un peu comme un whisky à deux faces. D’un côté, on se laisse prendre à ses notes fruitées et presque gourmandes qui nous emmène vers l’univers de la confiserie avec les pâtes de fruit (coing, abricot), le caramel au beurre salé et le pain d’épices. De l’autre, on retrouve des notes beaucoup plus boisées, sèches et poivrées accompagnées d’une tourbe fumée et saline qui laisse une empreinte durable et agréablement amère sur le palais. Un whisky d’une grande complexité qui n’a de cesse de déjouer les attentes de celui qui le déguste.
48,1%, 70cl, 2012
1 566 bouteilles
Parmi les Annual Release de Brora, cette version dont nous avons la chance d'avoir une bouteille au Golden Promise avait particulièrement retenu mon attention. Elle évolue avec grâce et équilibre entre les agrumes confits (citron, orange amère), débarrassés de leur mordant, les fruits exotiques (mangue) ainsi que les baumes et autres onguents avec leurs notes végétales (anis, menthe, eucalyptus) et camphrées. L’ensemble est relevé d’un trait de fumée, comme souvent chez Brora sur certains millésimes comme 1972 ou 1977. Voilà un parfait exemple de ce dont cette distillerie hélas fermée jusqu’à tout récemment était capable.
62%, 70cl, 2002, Sherry Cask
9 000 bouteilles
La combinaison de la tourbe et du sherry est rare et plus rarement encore est-elle réussie. Mais quand le miracle se produit, il ne le fait pas à moitié ! C’est le cas avec ce Talisker tout en nuances malgré sa puissance indéniable avec une influence discrète mais décisive du sherry qui lui apporte des notes de viande séchée (pastirma) et d’herbes aromatiques (thym, romarin). Là où la réussite est totale, c’est que Talisker ne disparaît pas sous le fût et on peut toujours se délecter de ses notes salines, fumées (angélique, vétiver) et poivrées.
Caperdonich 34 ans 1972 Duncan Taylor
53,4%, 70cl, #6707, For La Maison du Whisky
210 bouteilles
Surnommée « Glen Grant N°2 » à son ouverture, car elle suppléait son illustre voisine, la distillerie ferma ses portes une première fois à la suite du « Pattison Crash » (véritable krach boursier écossais dans le monde du whisky) en 1902. Ce n’est qu’à sa réouverture, en 1965, qu’elle prit le nom de Caperdonich. Mise en sommeil en 2002, elle sera définitivement fermée et démantelée en 2010. Cette version, embouteillée en 2007 exclusivement pour La Maison du Whisky, me séduit par sa fraîcheur. Le blanc pourrait être sa couleur, tant il est évoqué dans sa palette olfactive (lilas, muguet, anémone, glace au lait et à l’amande, la nectarine) -le tout saupoudré de poivre gris- que dans sa palette gustative (poivre, pâte à pain prête à cuire, les fleurs du nez) agrémentée d’une légère amertume herbacée (racines) et d’un soupçon de tourbe. Superbe de fraîcheur et d’élégance.
59,8%, 70cl, First Fill Bourbon
12 990 bouteilles
Sortie en 2006, cette version non tourbée sera la première d’une longue série, puisqu’annuellement depuis, la distillerie en propose un embouteillage « brut de fût » dépourvu de son manteau tourbé/fumé. Plus connue pour son profil typique des whiskies d’Islay, Caol Ila a pourtant commencé dès les années 1980 à produire un distillat non tourbé destiné aux blends. Cette version démontre que Caol Ila ne doit pas son charme uniquement qu’à la tourbe, car elle conserve son caractère résolument marin. Le nez est vif, herbacé, relevé de zestes de citron vert, d’épices (gingembre frais). Il devient plus gourmand : le pain sorti du four, le caramel au beurre salé. Sa bouche est grasse, riche, elle confirme le nez. Herbacée, iodée et minérale et surtout très fraîche : nous sommes bien sur la côte ! Petite précision : supporte très bien l’ajout d’eau.
53,7%, 70cl
1 323 bouteilles
Le 22 novembre 2011 à minuit, l’appellation « vatted malt » établie pourtant depuis le XIXème siècle, devenait illégale en Ecosse et fut remplacée par le terme de « blended malt ». Déjà trublion du monde du whisky, John Glaser, le fondateur de la maison d’assemblage Compass Box, décide, avec l’aide de son ami Sukhinder Singh, de sortir ce Last Vatted Malt (il y aura aussi un Last Vatted Grain) à quelques minutes à peine des 12 coups de minuit sonnant le glas de l’appellation. Assemblage de 2 vénérables whiskies, l’un issu du Speyside, l’autre d’Islay, ce « Vatted Malt » conclu son Histoire avec brio : un nez riche et dense où la tourbe s’entrelace avec des notes de fruits secs (prune, dattes, raisin), de musc et de vieux cuir. La fumée y est très équilibrée. La bouche confirme la densité du nez : on passe devant l’âtre d’un feu de tourbe, tout en mangeant un Christmas pudding et des cannelés bordelais. La finale est longue, fumée et épicée.
Port Ellen 24 ans 1978 2nd release
59,35%, 70cl
12 000 bouteilles
On ne présente plus depuis longtemps déjà cette distillerie culte, mise en sommeil en 1983 et fermée définitivement (du moins semblait-il) en 1987. Avec l’annonce de sa réouverture, différée par la crise sanitaire, une nouvelle ère s’inscrit pour tous ses admirateurs qui rêvaient d’une renaissance. Depuis 2001, Diageo sortait une cuvée annuelle embouteillée au degré naturel portant le nom de « Special Release » et ce, jusqu’en 2017. Cette version est la 2ème du nom (sortie en 2002), c’est aussi l’une de mes préférées. Le nez est très frais et la tourbe plutôt sage dans un premier temps. Il évoque l’herbe fraîche après la rosée du matin. Des notes de menthol et de camphre abordent le registre médicinal qui précède une belle minéralité. La tourbe commence à se positionner en avant. Avec plus d’aération, les fruits, lentement mais surement, se manifestent (litchi). La bouche est vive, généreuse et huileuse. Le caractère herbacé se confirme, le grésil et le bord de mer préparent la voie à la tourbe. La finale est longue, salée et épicée. En fait, ce verre nous emmène sur cette route de bord de mer qui relie la distillerie au port du même nom… Nostalgie quand tu nous tiens.