L’œil du Golden Promise, c’est l’occasion d’aborder les flacons présentés sur finespirits.auction sous un nouvel angle grâce aux experts du Golden Promise Whisky Bar : Clément Gaillard et Salvatore Mannino.
Clément Gaillard
Longmorn 1964 Gordon & Macphail Cask n°1538 - bottled 2007 LMDW
Très marqué par le sherry, ce vénérable Longmorn joue dans un registre très tertiaire avec des notes de cigare, de bois de santal, de cecina et de vieux cuir. Un peu intimidant à l’ouverture, le temps révèle de séduisantes notes de fruits rouges (fraise, fraise des bois) et d’agrumes (orange, kumquat). On retrouve aussi le café, le chocolat noir et quelques fruits secs (raisin de Corinthe) et à coque (noix, amande) ainsi qu’une touche mentholée qui signe un très beau fût de sherry, auquel on reprochera seulement un boisé parfois un peu marqué ; rien de surprenant après plus de quatre décennies passées en fût.
Longmorn 1972 Gordon & Macphail Cask n°1088 - bottled 2006
En comparaison, cet autre single cask un peu plus jeune - tout est relatif chez Gordon & MacPhail - fait preuve d’une belle gourmandise avec des notes de chocolat du mendiant (abricots et raisins secs), de cerise à l’eau-de-vie, de zestes d’agrumes confits (orange, citron), de gingembre confit et de café au lait. L’ensemble n’en conserve pas moins une certaine verticalité et le sherry reprend petit à petit ses droits avec une finale plus marquée sur la réglisse, le clou de girofle, l'amande et l’orange amère. Une sensation salée accompagne toute la dégustation, là encore légèrement perturbée par une astringence et une amertume parfois excessives. On aurait tort de s’en formaliser tant le charme de ces vieux whiskies rachète les quelques inconvénients propres à leur âge.
Salvatore Mannino
Nikka 1998 Of. Coffey Malt Cask n°103356 - bottled 2013 Nikka Single Cask
C’est en 1963 que Masataka Taketsuru fait venir d’Ecosse le premier alambic Coffey (permettant une distillation en continu), pour être installé sur le site de Nishinomiya, dans la préfecture de Hyogo. Ils seront déplacés par la suite, en 1999, à la distillerie Miyagikyo. Cet embouteillage, exclusif à la Maison du Whisky, est antérieur au lancement généralisé de la version à 45%, qui aura lieu un an plus tard, rendant son style accessible aux amateurs du monde entier.
Disons-le d’emblée : ce whisky est une véritable tentation, tant il incite à la gourmandise ! Le nez est ample, vif. On parcourt l’atelier d’un pâtissier : crème brûlée, pain au raisin, brioche, des notes d’orange confite ainsi que des connotations de rhum. La bouche est onctueuse et riche, on y trouve le café (sans aucun rapport avec le terme de « Coffey » qui est le nom de l’ingénieur irlandais qui a perfectionné l’alambic) dans tous ses états :éclair, moka, liqueur de Kahlua. Epicé (gingembre confit), on y trouve également de la crème chiboust, bref, un véritable dessert liquide. Une légère amertume, non désagréable, vient apporter une touche herbacée. La finale est longue, sur le gingembre et le café, encore et toujours.
Je vous avais prévenu.