Oeil du Golden Promise 7.2

Clément Gaillard

Karuizawa 31 ans 1981 Noh Whisky

56%, 70cl, 2013, Sherry Butt #155, Number One Drinks - 595 bouteilles

Quand on me demande quel est mon Karuizawa préféré, celui-là me vient souvent en tête. Je ne saurais dire si c’est le meilleur mais je suis particulièrement sensible à ses notes de mirabelle, de kumquat et de physalis qui viennent apporter autant de nuances aux marqueurs typiques de la maison comme l’encens, le vieux cuir ou le bois de santal avec, par moment, quelques odeurs animales qui nous emmènent vers le gibier et le musc. L’ensemble est particulièrement séduisant à cette période de l’année.

 

Karuizawa 29 ans 1983 Noh Whisky

59,4%, 70cl, 2012, Sherry Hogshead #5322, Number One Drinks - 205 bouteilles

Parce que deux Karuizawa valent mieux qu’un, j’ai cru bon de profiter de cette vente pour goûter un autre whisky de cette fameuse distillerie. Là encore, le charme opère. Karuizawa se fait ici épicé (clou de girofle, poivre), terreux (truffe noire, vetiver) et fumé. Il n’est pas sans évoquer le parfum puissant d’un vieux blouson de cuir. Avec un peu d’aération, une certaine fraîcheur apparaît avec des notes de menthe et de badiane qui tirent vers le baume du tigre. L’ensemble est d’une complexité et d’une sensualité remarquables.

 

Salvatore Mannino

Compass Box Asyla Blend

40%, 70cl

Lorsque John Glaser, le fondateur de Compass Box, crée sa compagnie, il n’a qu’une idée en tête : rendre ses lettres de noblesses aux assemblages et « faire aimer le whisky au plus grand nombre, même à ceux qui ne l’aiment pas. ». Nous sommes en l’an 2000 et les single malts sont en plein essor. Asyla faisait partie des tous premiers embouteillages de Compass Box, avec Eleuthera et Hedonism. Force est de constater, lorsque l’on goûte ce whisky, que John Glaser a bel et bien réussi son pari : l’élégance et la fraîcheur du nez sont confirmées par la bouche, avec ses notes florales, anisée et mentholée, ainsi que l’orge maltée et la vanille qui apportent ce qu’il faut en rondeur et gourmandise. On ne peut que regretter l’arrêt de la production de ce blend, exemple brillant d’équilibre. L’assemblage avec un grand A.

 

Bunnahabhain 2003 Over 10 Years Artist #4

58,8%, 70cl, 2014, Sherry Butt #1149 - 579 bouteilles

La distillerie Bunnahabhain a longtemps vécu à l’ombre de ses célèbres sœurs d’Islay car jusqu’en 1997, elle ne produisait que du whisky non tourbé. Depuis, 35% de sa production est consacrée à ce profil qui fait la notoriété des distilleries de la « Reine des Hébrides » et qui est prisé par les amateurs de tourbe. Cependant, c’est bel et bien dans ses versions non tourbées que Bunnahabhain s’épanouit le mieux et cet embouteillage en est un parfait exemple. Quoique. Un nez dense et généreux nous emmène sur des notes de chocolat noir, de cire d’abeille et de fruits secs à coque. Viennent ensuite des fruits exotiques (mangue) et le côté salin et soudain un léger voile de fumée. La bouche, ample, confirme le nez, enrichie par les notes de sherry et de toffee. Là aussi ne serait-ce pas un soupçon de tourbe que l’on perçoit ? La finale est longue, avec les caractéristiques propres à Bunnahabhain : des notes épicées et iodées. D’une maturité bluffante, un whisky de dix ans qui en fait bien plus.