Oeil du Golden Promise 4.1

 

L’œil du Golden Promise, c’est l’occasion d’aborder les flacons présentés sur finespirits.auction sous un nouvel angle. Pour ce faire, nous avons fait appel aux deux experts du Golden Promise Whisky Bar : Clément Gaillard et François Piriou.

Chaque nouvelle vente nous donnera ainsi l’occasion de vous partager leur ressenti sur les pépites qu’ils auront sélectionnées dans le catalogue.

Situé dans le quartier Montorgueil à Paris, le Golden Promise propose deux espaces. Le premier est un bar à cocktails et le second est réservé à la dégustation de whiskies rares. Plus de 1000 embouteillages, dont la plupart sont presque introuvables, sont ainsi proposés dans cette cave aux allures de speakeasy.

 

LA SÉLECTION DE FRANÇOIS

Aberlour 25 years 1964 Of. bottled 1989 43 %, 75 clv :

 

Qui ne connaît pas Aberlour? En effet, chez nous, les whiskies de la distillerie (détenue Pernod Ricard) sont omniprésents.  Les versions les plus accessibles se trouvent facilement en grande distribution, quant aux versions un peu plus poussées, tout bon caviste qui se respecte se doit d’en avoir sur ses étagères. Et si la réputation de la distillerie n’est plus à faire, c’est en partie grâce à quelques embouteillages d’excellente qualité, qui ont propulsé cette dernière dans les hautes sphères des whiskies vieillis en Sherry cask, au côté de la légendaire Macallan. Et quel meilleur exemple pour illustrer ces propos que ce sublime Aberlour 1964? Un whisky où le sherry s’intègre parfaitement, et qui dégage des notes de noix, de cuir, de tabac blond, de bois ciré et d’agrumes confits. Alors oui, la réputation d’Aberlour n’est certes plus à faire, mais une petite piqûre de rappel de temps en temps… ça ne fait de mal à personne.

 

The Akkeshi Of. Peated bottled 2020 Kanro 55 %, 70 cl :

 

 

Que dire de ce nouvel embouteillage d’Akkeshi, si ce n'est qu'il est un ambassadeur d'exception pour le whisky japonais. Bien qu’assez jeune (la distillerie n’opère que depuis 2016), à aucun moment ce single malt ne fait preuve d’immaturité. Tout y est à sa place, et l’équilibre parfait nous laisse penser que le master distiller aurait certainement pu faire carrière dans les plus grandes maisons d’horlogerie. Sa texture huileuse et ses arômes mêlant les fruits rouges, les cendres, le sel et le chocolat noir en font un whisky à l'élégance toute naturelle. Une première particulièrement réussie qui laisse entrevoir de très, très, belles choses pour la jeune distillerie d'Hokkaido..

 

 

LA SÉLECTION DE CLÉMENT

Caol Ila 12 ans Ila Import 43%, 75cl :

 

Avec le retour des beaux jours, je ne peux résister à l'envie d'écrire quelques lignes sur ce Caol Ila de la fin des années 1960. Il m'évoque les plages du nord de la France, quand le temps se fait plus clément qu'à l'accoutumée, avec ses notes d'iode, de yuzu et sa fumée discrète. Côtier, minéral et médicinal à souhait, tout cela sent bon les vacances et le sable chaud. Les amateurs de peinture pourront y retrouver les couleurs de Sur la plage, peint par Manet à Berck-sur-Mer en 1873 et conservé au musée d'Orsay.

 

Bowmore 1956 Soffiantino Import 43%, 75cl :

 

Je m'étais mordu les doigts de ne pas avoir goûté ce Bowmore quand l'occasion s'était présentée, au Japon ; une erreur heureusement réparée depuis. Il combine l'exotisme et le caractère marin des grands Bowmore avec des notes tertiaires, médicinales et tourbées. Moins innocent que la plupart des Bowmore de la décennie suivante, à l'exotisme décomplexé, son fruit est comme sali, travaillé, battu par toutes ces nuances qui lui donnent une complexité inépuisable.