Oeil du golden promise 23.2

 

L’œil du Golden Promise, c’est l’occasion d’aborder les flacons présentés sur finespirits.auction sous un nouvel angle grâce aux experts du Golden Promise Whisky Bar : Salvatore Mannino et Stanislas Kindroz.

 

SALVATORE MANNINO

Nikka Tsuru 17 ans, 2012, 43 %, 70cl

Si les blends sont souvent mésestimés, ce Tsuru 17 ans démontre qu’au Pays du Soleil Levant, l’assemblage peut être élevé au rang d’art (ce qu’il est d’ailleurs). Toutes les caractéristiques du whisky japonais sont ici réunies : équilibre, complexité et finesse. Les fruits confits donnent le change aux épices douces, complétés par des notes de bois noble. Charmeurs, on comprend pourquoi les whiskies japonais plaisent tant.

 

Hakushu 18 ans, 43%, 70cl

 

Fondée par Suntory en 1973, 50 ans après la distillerie Yamazaki, Hakushu, située au cœur des Alpes du Sud Japonaises, a été agrandie en 1977, devenant ainsi la plus grande distillerie de malt du Monde. En 1981, une nouvelle distillerie, plus moderne, a vu le jour sur le même site et les opérations de l’ancienne distillerie cessèrent. Les single malts d’Hakushu ont toujours vécus à l’ombre de ceux de sa grande sœur située près d’Osaka, et pourtant ils n’ont rien à lui envier, bien que dans un style différent. La version de 18 ans a été lancée en 2006 mais aujourd’hui elle se fait de plus en plus rare. On fait souvent référence à la tourbe pour cette distillerie, mais en fait, sa présence est tout en subtilité, comme le démontre l’exemple que nous avons ici. D’ailleurs s’il est un mot qui peut résumer ce 18 ans, c’est bien « subtilité ». Le nez est fin et délicat, on y trouve le citron confit, le musc et le poivre noir, des notes herbacées (sève, gentiane) sont complétées par la fraîcheur du gazon et de la menthe. La crème à la vanille et à l’estragon, saupoudrée de noix de muscade lui apporte de la gourmandise. La bouche est fluide et grasse, la tourbe y fait son apparition, mais d’une façon mesurée (pointe de suie et de bois calciné). Puis les notes acidulées d’agrumes enveloppés d’épices, un léger rancio et des herbes sèches complètent la palette gustative. La finale est longue et fraîche, avec toujours ces notes herbacées. Un whisky aux abords discrets mais d’une belle complexité.



STANISLAS KINDROZ

A.H. Hirsch 16 years 1974 Of. Reserve 45,8 % :  

Un mythe parmi les bourbons. Cette édition de 1990 a été produite dans la désormais distillerie fermée Bomberger’s, située alors en Pennsylvanie. Le mash bill de cette version est composé de 75 % de maïs, 13 % de seigle et 12 % d’orge maltée. Le début de la dégustation est marqué par une première séquence empyreumatique (bois brûlé, châtaigne cuite). Après cette première phase, une très jolie couche de vanille peint le tableau olfactif. Ensuite, une note de violette transperce ce tableau olfactif, puis l’intensité de cette séquence est atténuée par une très jolie note de caramel au beurre salé. Après une attaque en bouche sur les agrumes (orange, clémentine), des notes de café noir et de fleurs et de myrtilles enrichissent les unes après les autres l’espace gustatif. Cette bouche me fait écho à certains rhums Saint-James que j’ai dégustés dans le passé. L’entame de finale évoque une île flottante et des pop-corns salés. Nous retrouvons les myrtilles, et la dégustation se conclut avec beaucoup de gourmandise. Cet A.H. Hirsch est très agréable à déguster. Un must-have pour les amateurs de bourbons, et une invitation pour les amoureux de rhums agricoles.

 

Arran 1997 Of. Premium Cask n°1997-1323 - one of 239 - bottled 2022 LMDW Collection Antipodes :

Ce single cask d’Arran élevé en Refill Sherry Hogshead a été sélectionné par La Maison du Whisky en 2022, dans le cadre de son Catalogue Création “Antipodes”, afin de célébrer les 25 ans de la création du site internet whisky.fr. Le nez rend hommage au caractère insulaire d’Arran. Des parfums salins nous plongent directement dans un paysage côtier avec une bouffée d’exotisme (ananas). Des senteurs de roche précisent un paysage côtier qui devient montagneux, sans jamais laisser le fruit (pomme verte) en dehors de la dégustation. Une touche caramélisée et le jus d’une myrtille se succèdent avec finesse lors de l’attaque en bouche. Pendant quelques secondes, le milieu de bouche est investi par une note de pain perdu pleine de gourmandise. Puis, une salinité plus discrète émerge pour équilibrer le tout, sans non plus prendre les devants. La finale est lénifiante, doucereuse. Elle nous porte tout d’abord vers des fruits à coque (noix, noisettes) et à noyau (litchi). Un Arran aux traits (très) fins.