Oeil du Golden Promise 15.3

L’œil du Golden Promise, c’est l’occasion d’aborder les flacons présentés sur finespirits.auction sous un nouvel angle grâce aux experts du Golden Promise Whisky Bar : Clément Gaillard et Salvatore Mannino.

 

Clément Gaillard

 

Convalmore 24 years 1978 Of. Rare Malts Selection Natural Cask Strength - bottled 2003 Limited Edition

 

Les embouteillages de Convalmore ne sont pas légion et on ne peut que le déplorer en goûtant celui de la gamme Rare Malts. Très médicinal (goudron, camphre) et cireux, il est aussi marqué par une fraîcheur aromatique avec de belles notes de menthe et d’eucalyptus et un fruit discret et original (papaye, citron vert). On note enfin la présence d’une légère fumée qui donne la touche finale à ce whisky déconcertant mais qui vaut le détour. De quoi me faire regretter de ne pas avoir goûté les Convalmore sortis dans les Special Release de Diageo.

Rhum Rhum Of. PMG - Maître Capovilla Libération 2012 Version Intégrale

 

Il y a une patte Rhum Rhum qui me plaît beaucoup et 2012 en est à mon avis une des meilleures expressions, si ce n’est la meilleure. Quelque chose de juteux et de mûr qui nous rappelle que Capovilla distille aussi des eaux-de-vie de fruits de premier plan en Vénétie. On trouve ainsi de cette Libération 2012 des notes d’abricot, d’ananas, de prune (umeshu) et de nombreux agrumes comme l’orange, la mandarine ou le citron. Une certaine gourmandise se dégage de l’ensemble avec le caramel au beurre salé, le chocolat au lait et quelques épices douces (cannelle, gingembre, noix de muscade). Un filet d’huile d’olive et un peu de fleur de sel achèvent de faire de ce rhum si particulier une expérience à ne pas manquer.

 

 

Salvatore Mannino

Van Winkle 13 years Of. Family Reserve from Papy Van Winkle's Private Stock

 

13 ans, cela peut sembler jeune pour un whisky, mais à sa sortie, ce rye était tout simplement le plus âgé de sa catégorie (les rye affichaient plutôt 4-5 années de vieillissement à l’époque). Mais ce n’est pas pour autant qu’il a perdu sa fraîcheur, bien au contraire. La première version de ce Family Reserve a été lancée en 1998, d’abord en exclusivité pour le marché japonais, il faudra attendre l’année suivante pour que les amateurs américains y aient accès. D’une belle fraîcheur, le nez  évoque le bois qui vient d’être coupé, la clémentine bien mûre, le curry vert, les feuilles de coriandre et la noix de coco : difficile de se croire au Kentucky ! Avec l’aération, il s’arrondit et les agrumes prennent le dessus sous toutes les formes (pates de fruit, miel de fleur d’oranger). La bouche est ample et épicée (clou de girofle), avec ses notes de céréales grillées, le seigle y affirme son identité. La suite devient florale (violette), on retrouve la clémentine et des notes de bois ciré.  La finale est longue sur un boisé raffiné et un sorbet à l’orange (si, si).

Yoichi 1987 Of. Cask n°112814 - bottled 2010 Nikka Single Cask

 

Le nez, rond, est un véritable marché aux épices (curry, cumin, graines de fenouil, baies de genièvre, clou de girofle), l’origan vient conclure cette balade orientale. Puis, l’influence du fût de sherry se fait sentir : des fruits secs (figue, pruneau, orange) et des notes de rancio. Le grand absent (ou le grand timide) de cette palette est la tourbe, ce qui est étonnant pour un Yoichi, dont certaines versions « single cask » n’ont rien à envier aux Islay les plus phénoliques ! La bouche est plus puissante que le nez ne laisse supposer, avec des épices plus relevées (poivre) mais aussi avec la tourbe qui fait son apparition (suie, terre), suivie de notes herbacées et balsamiques (aiguilles de pin).  La finale est longue, sèche, sur le piment et quelques traces de suie. On dit qu’à Yoichi on est capable de produire 3 000 malts différents… Nous n’avons pas fini d’être surpris !