L’Echanson, partage de l’expérience Fine Spirits Auction
Jean-Pierre Soufflet, à la tête des caves l’Echanson, a accepté de répondre à nos questions après avoir vendu des bouteilles en tant que professionnel sur notre plateforme Fine Spirits Auction.
Plusieurs fois récompensées comme coups de cœur de la Revue des Vins de France, les deux Caves-Fromageries l’Echanson font figure d’institutions dans la région grenobloise.
Au moment où Jean-Pierre reprend le flambeau en 2003 avec son ami et associé Marc, l’Echanson se distingue déjà dans la vente de spiritueux à Grenoble. C’est un changement de vie pour cet ancien acheteur dans l’informatique qui, bien qu’amateur de whisky, nous avoue bien volontiers que le spectre de ses connaissances se limitait alors à 5/6 bouteilles fétiches dont les incontournables Lagavulin 16 et Ardbeg 10. « Celles qui m’ont donné envie d’en découvrir plus sur le vaste monde du whisky ».
Partis d’une vingtaine de références de spiritueux à la reprise de l’établissement en 2003, Jean-Pierre et son équipe de passionnés vous proposent aujourd’hui une sélection de plus de 500 références parmi lesquelles on ne compte pas moins de 250 whiskies.
Avez-vous, vous-même, une appétence particulière pour les spiritueux ? Une distillerie fétiche ? Un souvenir de dégustation ?
Lorsque vous reprenez une cave connue pour sa sélection de whisky, le goût des spiritueux vous vient assez naturellement si vous souhaitez satisfaire la clientèle.
Je dois pour ma part avouer avoir un faible pour la tourbe, tout d’abord l’écossaise, celle d’Islay, par manque de connaissance, mais j’ai très vite découvert celle des 4 coins du monde. C’est notamment grâce à Marlène Léon, qui travaillait alors à La Maison du Whisky, que j’ai pu apprivoiser le monde du whisky dans sa globalité. Venue à Grenoble dans le but de nous aider à construire une gamme cohérente, Marlène nous a guidés à travers les distilleries du monde.
Forts de notre expérience et de la confiance de nos clients, nous avons maintenant la chance de réaliser nos propres sélections via les maisons Signatory Vintage et Plantation notamment.
Les souvenirs de dégustation sont nombreux. Je pourrais par exemple vous parler de ma première gorgée de Nikka From The Barrel, ovni à l’époque, devenu emblématique. Je citerais également une dégustation de Dalmore Constellation menée pour nos clients par l’ambassadeur de la distillerie, des jus tutoyant la perfection.
Comment avez-vous entendu parler de Fine Spirits Auction ?
C’est lors de la Grande Conférence digitale de La Maison du Whisky fin septembre que j’ai, pour la première fois, eu connaissance de cette nouvelle plateforme.
Aviez-vous déjà vendu ou acheté une bouteille aux enchères ?
Jamais. Nous avions déjà tenté de placer quelques-unes de nos bouteilles rares sur une plateforme écossaise dédiée, mais ce fut un flop.
Vous aviez donc des bouteilles à vendre, pourquoi ne pas avoir insisté via d’autres acteurs ? Qu'est-ce qui vous a motivé à passer le cap avec FSA ?
Ce n’est pas notre métier premier, nous sommes avant tout ici pour apporter un service à notre clientèle. La vente de bouteilles hors de notre circuit classique vient dans un second temps, lorsque nous identifions des bouteilles qui ne correspondent pas à ce que nos clients recherchent tout en étant très demandées par ailleurs.
Une fois ces flacons identifiés, la question du partenaire est cruciale, car il y a un affect fort qui nous lie à ces bouteilles que nous possédons souvent depuis plusieurs années. Si nous n’avions pas passé le cap avant, c’est donc avant tout par manque d’un partenaire de confiance.
Lorsque La Maison du Whisky nous a présenté cette association avec iDealwine comme un nouveau service à destination des cavistes, nous n’avons pas hésité. L’idée n’est pas de spéculer sur nos bouteilles mais de pouvoir les vendre au prix du marché, à travers Fine Spirits Auction qui convoque lors de ses ventes un nombre considérable d’amateurs et de collectionneurs.
Nous avons alors voulu saisir l’opportunité de dégager de la trésorerie pour la réinvestir vers des embouteillages recherchés par nos clients.
Combien avez-vous présenté de bouteilles ? Ont-elles toutes été vendues ?
Nous avons présenté quatorze pépites, parmi lesquelles une Chartreuse Tarragone (situation géographique oblige) ainsi qu’un Macallan 1997 en Sherry Butt qui s’est envolé à plus de 2500 €.
Onze d’entre elles ont trouvé preneur dès la première vente de décembre, les trois autres sont parties lors de la seconde vente FSA deux mois plus tard.
Le processus de mise en vente s‘est-il bien déroulé : de l’estimation à l’envoi des bouteilles ?
C’est pour moi un des points forts de Fine Spirits Auction. Comme je l’ai dit, nous sommes attachés à ces bouteilles mythiques qui ont souvent accompagné nos caves pendant un long moment. Nous souhaitions certes les vendre pour aller de l’avant mais pas dans n’importe quelles conditions. De l’estimation au suivi administratif, en passant par le transport et la mise en avant des flacons lors de la vente, tout a été orchestré sans fausse note. Nous n’avons eu aucune surprise si ce n’est celle de l’excellente performance atteinte par certaines de nos bouteilles.
Etes-vous satisfait au point de réitérer l'expérience ?
Plus que de réitérer l’expérience, car vous trouverez bien une dizaine de nos pépites sur la prochaine vente de mars. Nous en avons parlé autour de nous, à nos clients collectionneurs. Il leur est également arrivé de faire des achats qui ne leur correspondaient pas. Fine Spirits Auction est une bonne opportunité pour eux de rectifier le tir. Nous savons qu’ils nous feront confiance par la suite pour poursuivre leur collection.
Avez-vous, personnellement,placé des enchères sur les précédentes ventes ?
J’avais effectivement craqué pour un Chichibu Peated que je projetais de déguster devant un beau feu de bois. C’est finalement un autre acheteur qui se fera ce plaisir.
Merci pour vos réponses, Jean-Pierre, pourrions-nous finir cet entretien avec un axe d’amélioration pour Fine Spirits Auction ?
En tant qu’acheteur, j’aurais aimé être au courant à chaque fois qu’une nouvelle enchère était placée sur ce fameux Chichibu Peated. J’avais effectivement coché la case « suivre ce lot ». Or, l’alerte n’est tombée qu’en fin de vente et j’étais auprès de mes clients.
En tant que vendeur et dans un but de construire un partenariat de long terme, j’aimerais être conseillé à l’avenir sur les tendances du marché. J’ai pu lire vos articles sur le thème des bouteilles de collection : Rare Malts, Gordon & MacPhail, etc. J’aimerais que les thèmes traités puissent être plus projectifs.
