L’œil du Golden Promise, c’est l’occasion d’aborder les flacons présentés sur finespirits.auction sous un nouvel angle. Pour ce faire, nous avons fait appel aux deux experts du Golden Promise Whisky Bar : Clément Gaillard et François Piriou.
Chaque nouvelle vente nous donnera ainsi l’occasion de vous partager leur ressenti sur les pépites qu’ils auront sélectionnées dans le catalogue.
Situé dans le quartier Montorgueil à Paris, le Golden Promise propose deux espaces. Le premier est un bar à cocktailset le second est réservé à la dégustation de whiskies rares. Plus de 1000 embouteillages, dont la plupart sont presque introuvables, sont ainsi proposés dans cette cave aux allures de speakeasy.
Laphroaig 10 ans, Martini & Rosso, 43%, 70 cl
Soyons honnêtes, vous vanter les qualités de ce Laphroaig 10 ans révèle d'un effort surhumain.
Non pas que celui-ci soit imbuvable (loin de là), c'est simplement qu'en vous parlant de l'intarissable source de plaisir que représente celui-ci à mes yeux, je me risque à faire monter les prix, le rendant alors inaccessible à mon bon plaisir ! Me voilà donc, mettant mon égoïsme de côté pour aujourd'hui, le temps de vous parler d'un classique intemporel.
Car voilà ce qu'était ce Laphroaig 10 ans à son époque : un classique, doublé d'un daily dram par excellence !
Le nez comme la bouche n'évoquent ni plus ni moins qu'une amourette entre un pécheur écossais et une vahiné. Un mariage d'austérité et d'exotisme comme seules quelques grandes distilleries d'Islay savaient le faire. Loin d'exhiber les PPM ostentatoires des whiskies d'aujourd'hui, cette version se veut avant tout gourmande et incroyablement solaire, alors que sa fumée, fraîche et subtile, nous rappelle que cette merveille n'en garde pas moins les pieds vissés dans les tourbières d'Islay.
IN-TEM-PO-REL chers amis !
Glendullan 12 years, 47 %, 75 cl
Assez peu répandu, cet embouteillage de l'ancienne distillerie Glendullan vaut le détour !
Embouteillé à 47% (chose rare pour les malts de cette époque), ce 12 ans d'âge brille par sa fraîcheur. Miel de fleur, thé blanc, écorce d'orange, sève de bouleau, le nez joue clairement la carte du registre printanier ! Magnifiquement austère, allant même jusqu'à flirter avec la fumée, la bouche révèle, quant à elle, quelques notes d'ardoise et d'huile de lin... Notez aussi que ces versions sont souvent agrémentées d'une petite touche d'OBE (Old Bottling Effect), qui ravira les amateurs d'embouteillages anciens !
Un malt exemplaire, qui laisse planner la question : Pourquoi n'ai-je pas plus de Glendullan dans ma cave !?
J'ai toujours eu un faible pour Yoichi, cette distillerie recluse à Hokkaido, proche de la mer et loin de l'agitation du monde, bien à l'abri derrière ses murs en brique et ses toits carmin. Son boisé austère m'évoque l'encens, le bois de santal et la cire ont quelque chose de rassurant et invitent au calme et à la méditation. Les agrumes (orange, citron) et les épices (gingembre, clou de girofle) apportent du relief à ce cœur sombre et légèrement tourbé qui fait pour moi la signature de cette distillerie vers laquelle je reviens immanquablement pour affronter les rudesses de l'hiver et de la vie.
ARDBEG 25 ans 1975 Douglas Laing The Old Malt Cask, 50%, 70 cl, édition limitée à 702 bouteilles
Il y a une dualité dans ce whisky dont je ne me lasse pas : c'est un jardin des Hespérides tout en fraîcheur et en lumière où les agrumes (citron, kumquat) et les plantes aromatiques (menthe, eucalyptus) règnent en maîtres ; c'est aussi, plus discrètement, en retrait, une tourbe, une fumée et une salinité qui nous entraînent vers la mer et l'obscurité. C'est cette dualité qui fait le charme troublant de cet Ardbeg, parmi les plus beaux qu'il m'ait été donné de boire.
11, RUE TIQUETONNE 75002 PARIS – Métro Étienne Marcel [ligne 4]