Cette sixième édition de Fine Spirits Auction voit apparaître un nombre important de marques et de distilleries rarement présentées aux enchères. Qu’il s’agisse de rhum, de whisky, de cognac, d’armagnac ou de Chartreuse, cet élargissement de l’offre témoigne de la vitalité du marché français des spiritueux toutes catégories confondues. Plus que jamais, Fine Spirits Auction offre la possibilité de découvrir des flacons jusqu’alors inconnus mais aussi de s’initier au monde de la collection tant les opportunités sont nombreuses.
Le rhum s’est imposé comme la seconde catégorie la plus attendue et plébiscitée des acheteurs de Fine Spirits Auction. Pour cette sixième édition, une petite centaine de lots a été rassemblée, offrant un large éventail de pays producteurs. De la Barbade au Cap-Vert, de Cuba à la Jamaïque, de l’Inde au Népal, de la République Dominicaine au Venezuela, une vingtaine d'origines différentes est présente sur cette vente. Certes, le plus gros du contingent reste celui des rhums français avec une sélection particulièrement travaillée sur la Martinique où trois distilleries, Bally, Trois Rivières et Rhum J.M., se taillent la part du lion et offrent une déclinaison de millésimes couvrant la période 1929-2005. Elles sont secondées par quelques pépites dont La Favorite Cuvée Spéciale (valeur sûre de nos ventes), Saint James (tout aussi incontournable), mais c’est du côté de Saint-Étienne et de Lapalun que les regards devraient se tourner. Saint-Étienne s’est distingué lors de notre dernière vente avec ce même millésime, 1959, passant le cap des 3 000 € TTC. Si ce second flacon attisera certainement la convoitise des collectionneurs, leur attention devrait aussi être retenue par le Lapalun 1952, particulièrement rare aux enchères. Enfin, deux millésimes 1975 et 1969 présentés sous la gamme Les Grands Rhums Charles Simonnet sont aussi à surveiller.
Il faut également compter sur Cuba avec une sélection de marques des années 1970-1980 dont Matusalem 15 ans et Anejo, Caribbean Club 5 ans, Ron Santiago Anejo 45 Anniversario et d’autres plus contemporaines. De manière plus générale, certains de ces lots sont une invitation à débuter une collection avec ces rhums dont les origines sortent des sentiers battus.
Autres pépites de cette vente :
Cette nouvelle édition offre son lot de flacons incontournables dont certains font leur première apparition sur Fine Spirits Auction.
Autres monstres sacrés de FSA #6 :
Du côté du Japon, l’offre témoigne une fois encore du rôle joué par les marchés français et européen dans la reconnaissance du whisky japonais. Cette dimension se révéla peu après la crise de 2008, alors que les premières expressions de deux distilleries fermées, devenues mythiques depuis, Hanyu et Karuizawa, firent leur apparition dès la fin de l’année 2007. Jusqu’alors le marché était dominé par deux groupes : Nikka et Suntory. Ce duopole fut également brisé grâce à l’initiative et au dynamisme de quelques entrepreneurs japonais qui décidèrent de rebâtir cette industrie en difficulté depuis plusieurs décennies. Parmi les pépites de cette édition, quelques cartes de la gamme Ichiro’s Malt Card Serie dont le Hanyu 1986 King of Heart et un des tout premiers embouteillages de Karuizawa introduits en France en 2007, Karuizawa 1992.
Enfin, Irlande et États-Unis font une brève incursion avec des embouteillages du début des années 1980 et proposent chacun quelques raretés dont :
GLEN GRANT A TRAVERS LES MILLÉSIMES, UN CAS D'ÉCOLE
Distillerie phare du groupe Chivas Brothers, désormais propriété de Campari, Glen Grant constitue avec la distillerie Glenlivet l’un des deux piliers à l’origine du succès international de la marque de whisky Chivas. Glen Grant est aussi depuis longtemps un acteur important de la scène des single malts, un précurseur à l’instar de Macallan, Laphroaig ou Springbank. C’est son style qui fut à l’origine de son succès pendant les Trente Glorieuses : un malt d’une qualité constante, accessible, gourmand, à la texture soyeuse.
Certains s’attacheront à collectionner les versions officielles, millésimées ou non, issues d’embouteilleurs divers couvrant la période des années 1950 à la fin des années 1970 comme Robert Watson, Cadenhead, R.Stevenson Taylor, S&J McCarroll ou bien Gordon & MacPhail et Campbell Hope & King pour des versions plus sherry. À cela s’ajoutent bien sûr les versions issues des différents propriétaires dont Moray Bonding pour la maison Chivas ou Glen Grant Distillery Company. D’autres se concentreront sur les versions vieillies exclusivement en fûts de sherry, souvent l’apanage des négociants-embouteilleurs tels que Gordon & MacPhail. Il faut noter que toutes ces mises en bouteilles furent réalisées sous une seule et même étiquette représentant deux Highlanders assis autour d’un fût, armés d’un fusil pour l’un et d'une épée pour l’autre.
Autre axe possible qui vous est proposé pour cette sixième édition de Fine Spirits Auction : Glen Grant à travers les millésimes. Une particularité qui fait son apparition à la fin des années 1960 à la faveur du marché italien et d’un importateur : Armando Giovinetti, grand acteur de la distribution sur la péninsule italienne. Si le millésime importe peu quant à la qualité du whisky, cette attention qui lui est portée témoigne de la volonté d’ancrer ce malt dans son histoire malgré la relative jeunesse des expressions proposées, de 5 à 10 ans. Une façon de répondre aux différents modes de consommation d’alors - cocktail, long drink, etc. - tout en affirmant les qualités gustatives de ce whisky consommé « sec ». Cet axe permet aussi d’observer les évolutions des bouteilles, des bouchons, des marquages sur le verre, propre au dynamisme industriel de cette époque.
À vos enchères !