Cette troisième vente de l’année affiche un taux de surenchère de 25%, démontrant l’engouement réel suscité par les lots proposés. Au-delà des bouteilles les plus illustres, certains flacons moins attendus ont fait l’objet d’enchères nombreuses avec, à la clef, des résultats très satisfaisants.
Whisky écossais
Après un ralentissement consécutif à la forte hausse de l’année dernière, Springbank renoue avec des adjudications élevées, souvent proches des estimations hautes voire supérieures. Des éditions spéciales comme le Springbank 25 ans 1992 #118 ou le Springbank 14 ans 2002 Bourbon Wood ont particulièrement brillé. D’autres distilleries de premier plan comme Ardbeg, Macallan avec la gamme Decades ou Glendronach et ses single casks ont aussi tiré leur épingle du jeu.
Du côté des distilleries fermées, Port Ellen se distingue avec une 7th Release adjugée au-dessus de son estimation haute ; de même pour le Glenugie 33 ans 1977 de Signatory Vintage, Rosebank 1990 de Gordon & MacPhail ou Glen Albyn 26 ans 1975 dans la série des Rare Malts. Les distilleries fermées restent attractives, cumulant rareté, histoire et souvent qualité.
Les embouteilleurs indépendants ne sont pas en reste avec les Bowmore et le Clynelish 1973 de Prestonfield (Signatory Vintage), un autre Bowmore de Duncan Taylor et Macallan de Murray McDavid. Gordon & MacPhail s’est particulièrement illustré avec deux single casks de Strathisla et cinq de Longmorn, dans l’ensemble très bien reçus par les enchérisseurs. Mention spéciale à deux single casks de Longmorn 1973, un Strathisla 1967 et un Glenlivet 1965 qui ont dépassé leur estimation haute.
Whisky japonais
De nombreux whiskies japonais de haute volée étaient présentés lors de cette vente, notamment une bonne partie de la série des Trente-six vues du mont Fuji illustrés par Hokusai de Karuizawa (Fugaku-sanjūrokkei). On remarque que les éditions les plus récentes ont enregistré de meilleurs résultats que les anciennes, traduisant peut-être l’appétence des acheteurs pour les bouteilles moins valorisées avec un plus fort potentiel d’appréciation.
Chez Nikka, un Miyagikyo 20 ans 1989 rarement vu aux enchères s’est aussi approché de son estimation haute. Chez Suntory, la récente gamme Tsukuriwake a également été très bien reçue, seule l’édition Mizunara n’atteignant pas son estimation haute. Là encore, la prime est allée aux éditions récentes ou moins connues.
Rhum français
Les rhums français font l’objet d’un engouement croissant. Une tendance forte portée par des marques comme La Favorite et ses nombreuses éditions limitées, J.M et un très beau Neisson 19 ans adjugé au-dessus de son estimation haute. D’autres distilleries comme Trois-Rivières ou Bally peinent encore à susciter le même intérêt mais gageons que cela ne durera pas.
En dehors des Antilles, Savanna (Réunion) semble aussi avoir la côte ces derniers temps avec de très bonnes adjudications, notamment pour le Savanna 2006 fût #502 qui, s’il avait été estimé de manière très conservatrice, a tout de même fait l’objet de nombreuses enchères pour atteindre 590 €.
Chez les embouteilleurs indépendants – Velier en tête –, les résultats sont bons. Les embouteillages de la Hearts Collection d’Appleton ont tous approché ou dépassé leur estimation. Le Karukera de la gamme Flora Antillarum, l’Enmore 1994 The Wild Parrot ont quant à eux pulvérisé la leur, à l’instar d’un embouteillage de Chantal Comte.
Chartreuse et cognac
Après avoir marqué le pas ces derniers mois, la Chartreuse a retrouvé une belle dynamique avec des adjudications élevées, proches des estimations hautes, qu’il s’agisse de la mise 2021 de l’édition Cuivre, de la M.O.F. ou des V.E.P. Moins présentes dans cette vente, les vieilles Chartreuse, en l’occurrence deux versions El Cumbre embouteillées entre 1951 et 1960, ont aussi retenu l’intérêt des enchérisseurs.
Parmi les cognac, l’édition Paradis d’Hennessy a confortablement dépassé son estimation haute, confirmant le goût des acheteurs pour les belles carafes. Enfin, du côté des armagnac, un Château de Percenade 1893 estimé avec prudence a su attirer les enchères et dépasser son estimation. Preuve qu’une mise à prix modeste peut parfois servir les intérêts des acheteurs comme des vendeurs.
