Cette vente s’inscrit dans la continuité de la précédente. Certains lots prestigieux ont connu des performances décevantes, proches de leur estimation basse. À l’inverse, des lots plus abordables ont fait l’objet d’un nombre important d’enchères avec de beaux résultats à la clef. Le contexte actuel incite en effet les enchérisseurs à la prudence : ils misent sur des lots accessibles avec une moindre prise de risque.
Cette analyse est particulièrement vraie pour le whisky japonais. Les Yamazaki Owner’s Cask, le Yamazaki Sherry Cask 2013 ou les single casks de Karuizawa ont été vendus aux alentours de leur estimation basse avec peu d’enchères. En revanche, plusieurs éditions spéciales de Hibiki – comme le Japanese Harmony 30th Anniversary – ont été très bien reçues, approchant ou atteignant leur estimation haute. De manière générale, les lots les plus rares et les plus chers de whisky japonais ont sous-performé, les éditions limitées plus accessibles bénéficiant des meilleures enchères. Les éditions plus classiques ont, quant à elles, été vendues sans difficulté, généralement avec de bons résultats.
Quant à l’Écosse, Springbank fait preuve d’une belle résilience avec des lots dépassant parfois largement leur estimation haute comme trois bouteilles de Springbank 25 ans 1992 (#118) adjugées entre 800 € et 850 € contre une estimation haute à 600 €. Toujours à Campbeltown, un Glen Scotia 1977 Prestonfield a été adjugé 700 € contre une estimation haute de 650 € ; un très bon résultat pour cette bouteille dont nous avions vanté les mérites dans L’Œil du Golden Promise. D’autres distilleries écossaises ont connu de beaux succès comme Ben Nevis avec un 32 ans 1972 adjugé presque le double de son estimation haute (1 350 € contre 750 €), un Glendronach 1970 Prestonfield adjugé plus du double de son estimation haute (1 050 € contre 500 €) et deux bouteilles de Lagavulin 21 ans 1985 adjugées à l’estimation haute. Les whiskies de qualité ne connaissent donc pas la crise, suscitant l’intérêt avec des enchères nombreuses et des adjudications élevées. En comparaison, d’autres maisons plus spéculatives et prestigieuses comme Macallan n’ont pas bénéficié de la même dynamique.
Les rhums se partagent entre des marques recherchées aux performances stables comme J.M. ou les Caroni embouteillés par Velier et d’autres plus discrètes qui offrent de belles opportunités aux enchérisseurs comme Trois Rivières ou le domaine de Séverin. Une belle surprise nous vient des Antilles avec deux bouteilles de Clément 1976 parties à 400 € contre une estimation haute à 320 €. Preuve que la catégorie a du potentiel et peut tout à fait gagner en dynamisme dans les années à venir face à d’autres déjà bien appréciées.
La chartreuse confirme sa montée en puissance auprès des enchérisseurs avec de très beaux résultats souvent proches ou au-delà de leur estimation haute. On peut citer les anciennes mises de V.E.P., les éditions Reine des Liqueurs et Liqueur du 9e Centenaire. Les chartreuses anciennes – Tarragone, vieilles Voiron – ont enregistré des performances plus inégales, certaines s’approchant de leur estimation haute, d’autres ne trouvant pas preneur. Là encore, on peut y voir une volonté des enchérisseurs de miser sur des bouteilles à fort potentiel d’appréciation plutôt que sur des bouteilles déjà valorisées.
« Retrouvez le rapport de la 16ème vente Fine Spirits Auction »
